vendredi, septembre 30, 2005

Destination cerveau de Isaac Asimov



FICHE
Titre: Destination cerveau
Auteur: Isaac Asimov
Catégorie: Science fiction
Editeur: Pocket Science-fiction
Nombre de pages: 477
ISBN: 2-266-15152-5



Albert Jonas Morrison est un neurophysicien américain, rejeté par ses collègues qui n'acceptent pas ses théories et le prennent pour un fou. Mais les russes le considèrent comme l'homme de la situation pour les aider à mener à bien un projet menacé d'être supprimé par le gouvernement soviétique en l'absence de résultats immédiats. Or Chapirov, le neurophysicien russe à l'origine de cette recherche, se trouve dans le coma.

Devant le refus de A. J. Morrison de coopérer avec eux, les russes l'enlèvent et l'emmènent en URSS. Leur but: demander à celui-ci d'aller récupérer les pensées de Chapirov à l'intérieur du cerveau de celui-ci.

A contrecœur Morrison sera membre d'une équipe d'expédition russe qui sera miniaturisée avec un sous marin, puis introduite dans les cellules nerveuses en question. Le fait d'apprendre que le coma de Chapirov est une séquelle provoquée par un incident lors d'une opération de miniaturisation le met encore plus mal à l'aise ! Au cours de l'expédition il découvre petit à petit des vérités qui ne lui sont pas communiquées au début du voyage. De quoi augmenter sa tension !

On est en pleine guerre froide. La course technologique entre les deux supergrands va bon train. Cet épisode est à l'honneur des gentils russes.

Dans cet habitacle étroit que représente le vaisseau, naissent des relations complexes entre êtres humains, des rivalités entre scientifiques, puis entre les russes et l'américain, ainsi que des relations ambiguës entre certains personnages.

On y découvre, même sans en comprendre vraiment le sens, le mécanisme subtil du fonctionnement de notre cerveau et de notre système biologique, que l'auteur, célèbre scientifique et écrivain de science-fiction, décrit avec une simplicité déconcertante.

Une aventure fantastique. Impressionnant les obstacles et les dangers que nos héros doivent affronter. Sans compter les imprévus.

Comment nos héros vont-ils s'en sortir ?

Un roman palpitant. Les coups de théâtre de dernière minute époustouflants.

Article rédigé pour le magasine Murmures No 11 (SEPT-OCT 2005) en 850 caractères.

Ma notation: 9/10

La genèse
Généralement les films s'inspirent des livres. Pour notre cas, le film "Le Voyage fantastique" ("Fantastic Voyage") fut décliné en roman.

Fiche du film:
Américain, 1966
Réalisateur: Richard Fleischer
Durée: 1h 40mn
Acteurs: Stephen Boyd, Raquel Welch, Donald Pleasence, Edmond O'Brien, Arthur O'Connell.

Le film "Le voyage fantastique" remporta l'Oscar des Meilleurs effets spéciaux visuels et celui des Meilleurs décors. Il fut également nominé pour la Meilleure photo, Meilleurs effets spéciaux sonores et Meilleur montage.
Il fut en outre nominé au prix Hugo de science-fiction.

La novellisation fut effectuée par Isaac Asimov. Ce dernier demanda à pouvoir remanier l'intrigue pour en éliminer les failles les plus évidentes du film qui contient plusieurs invraisemblances notoires. Le tournage ayant connu des délais imprévus, le livre sortit d'ailleurs en premier.

Malgré un bon succès commercial, Isaac Asimov n'était pas entièrement satisfait de son oeuvre. En 1987 il corrigea le canevas de l'intrigue et en tira une deuxième version: ce fut "Destination cerveau" ("Fantastic voyage II Destination brain" en version originale).

Biographie de Isaac Asimov (1920-1992)
Né à Petrovitchi (Russie), Isaac Asimov a émigré avec sa famille aux États-Unis à l'âge de trois ans. Dévoreur de livres, il a découvert la science-fiction dans les pulps du kiosque à journaux tenu par son père. Avec plus de 400 romans ou nouvelles il s'est très vite imposé comme un des plus célèbres écrivains de SF de tous les temps.

Ses principaux romans constituent trois cycles : le cycle des Robots, le cycle de Trantor et le cycle de Fondation.

Cycle des Robots
Les cavernes d'acier (The caves of steel)
Face aux feux du soleil (The Naked Sun)
Les Robots de l'aube (The Robots of Dawn)
Les Robots et l'empire (Robots and Empire)

Cycle de Trantor
Cailloux dans le ciel (Pebbles in the Sky)
Tyrann (The Stars Like Dust)
Les Courants de l'espace (The Currents of Space)

Cycle de Fondation
Prélude à Fondation (Prelude to Foundation)
L'aube de Fondation (Forward the Foundation)
Fondation (Foundation)
Fondation et Empire (Foundation and Empire)
Seconde Fondation (Second Foundation)
Fondation foudroyée (Foundation's Edge)
Terre et Fondation (Foundation and Earth)

Ses autres romans:
La fin de l'éternité (The End of Eternity)
Les dieux eux-mêmes (The Gods themselves)
Némésis (Nemesis)

Principales nouvelles:
Quand les ténèbres viendront (Nightfall)
La preuve (Evidence)
Personne ici sauf... (Nobody here but...)
La cane aux œufs d'or (Paté de foie gras)
Les idées ont la vie dure (Ideas die hard)
L'amour, vous connaissez ? (Playboy and the slime god)

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mardi, septembre 20, 2005

Le dernier vœu de Andrzej Sapkowski



Il s'appelle Geralt. Les gens le surnomment le sorceleur. Armé d'un glaive suspendu à sa ceinture dans son dos, il use d'un peu de magie mais surtout de la force et beaucoup de violence. La synthèse de ce mélange nous donne un mercenaire errant des temps antiques, en quête de gagne pain. Malgré cette apparence c'est un type droit et honnête.


Dans ce roman, l'auteur nous offre des aventures de ce héros aussi fantastiques les unes que les autres. Ou plutôt des contes qui se lisent de façon indépendante.

En voici les genres: une princesse de quatorze ans, transformée en "strige" par on ne sait quel maléfice, s'attaque aux gens à la pleine lune, un jeune homme dont une prêtresse lui a jeté un mauvais sort, un magicien menacé par une "mutante" qui a une dent contre lui, l'histoire émouvante de la belle et la bête version moyennâgeuse, des paysans qui veulent chasser de leur vallée un diabolo, et enfin un djinn s'échappant d'un vase enchanté pour réaliser trois vœux (d'où le titre du roman).

De toutes ces épopées, le sorceleur a résolu certains cas d'une façon appropriée, et d'autres de façon inattendue. Puis, à chaque dénouement, s'en va, sur son cheval, sur les chemins d'une nouvelle aventure, tel un cow boy solitaire loin de son foyer. Lancelot

Cet article est publié dans le site du Magazine
Murmures (sans les parties qui suivent).

Ma notation: 6/10


BIOGRAPHIE

Andrzej Sapkowski considéré comme le Tolkien polonais, est né en 1948 à Lodz (Pologne). Il a fait des études d’économie et de commerce, puis le succès spectaculaire qu’il a remporté avec le cycle de romans et de nouvelles sur le sorcier Geralt de Riv l’a décidé à devenir un romancier à part entière. Il est toujours l’un des cinq auteurs best-sellers polonais: chacun de ses titres vendu plus de 100'000 exemplaires, rien qu’en Pologne. Il dépasse ainsi, dans son pays, Stephen King, Michael Crichton ou John Grisham ! Il est maintenant traduit en 7 langues, dont l’allemand et l’espagnol. Les aventures de Geralt de Riv ont été adaptées au cinéma, en série télé, en BD et en jeu de rôle !

BIBLIOGRAPHIE
- Le dernier Voeu (Ostatnie zyczenie), 1993 - trad. fr. 2003
- L'Epée de la providence (Miecz przeznaczenia), 1992
- Le Sang des elfes (Krew elfow), La saga du sorceleur 1, 1994
- Le Temps du mépris (Czas pogardy), La saga du sorceleur 2, 1995
- Le Baptême du feu (Chrzest ognia), La saga du sorceleur 3, 1996
- La Tour de l'hirondelle (Wieza jaskolki), La saga du sorceleur 4, 1997
- La Dame du lac (Pani Jeziora), La saga du sorceleur 5, 1999
- Le monde du roi Arthur / Maladie (Swiat krola Artura/Maladie), essai et nouvelle, 1995
- Quelque chose s'achève, quelque chose commence (Cos sie konczy, cos sie zaczyna), huit nouvelles, 2001
- Narrenturm, 2002

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vendredi, septembre 16, 2005

Les lettres mauves de Lawrence Block

Fiche:
Titre: Les lettres mauves
Auteur: Lawrence Block
Catégorie: Roman et fiction
Editeur: Points P1048
Nombre de pages: 349
ISBN: 2.02.057124.2


Nous sommes dans l'univers des livres.

Bernie Rhodenbarr, un bouquiniste gentleman cambrioleur (car il aime bien rendre service) est abordé un jour, dans sa librairie, par une charmante brune, Alice Cottrell. Celle-ci , ex épouse de Gulliver Fairborn, un écrivain célèbre, lui a sollicité un service assez particulier.

Mais lorsqu'il passe à l'action, il tombe sur un cadavre !

L'affaire se corse encore avec la disparition de rubis dans le même hôtel, presque au même moment !

Une histoire d'amour remplie de méli mélo sortant de l'ordinaire. Une passion tendre qui nous éclaire sur l'origine de ces enveloppes mauves.

Entre l'écrivain excentrique et son ex qui n'en est pas moins, l'histoire ne manque pas de piquant.

En effet, ce singulier personnage qu'est Gulliver Fairborn n'écrit que ce qui lui plaît, ne se montre jamais en public, et utilise des fausses identités pour ne pas se faire reconnaître. Il communique avec ses éditeurs par lettres mauves.

C'est ainsi que cette correspondance devient un objet de convoitise pour les collectionneurs passionnés et les auteurs de biographie.

Le dénouement est authentique. Un mélange d'Agatha Christie pour la mise en scène finale du style du "Crime de l'Orient Express". Suivi de rebondissement façon John Grisham ou Maxime Chattam. Génial !


Ma notation: 7/10


L'AUTEUR

Lawrence Block naît à Buffalo, dans l’Etat de New York, le 24 juin 1938.

En 1955 il fait ses études à l’Antioch College de Yellow Springs, dans l’Etat de l’Ohio, et commence à écrire des nouvelles.

Devenu directeur littéraire chez l’éditeur new-yorkais Scott Meredith en 1958, il décide de se consacrer à l’écriture.

1960: nègre du romancier William Ard, il lui écrit Babe the Woods, l’une des aventures du privé new-yorkais Lou Largo. Il se marie avec Loretta Ann Kallett, avec laquelle il aura trois filles.

1961: il publie son premier livre, Death pulls a double cross (L’étouffe serviette), qui met en scène un détective chargé de débarrasser son beau-frère du cadavre de sa maîtresse. Dans le suivant, le très noir Mona, il aborde le thème de la drogue.

1962: La collection Série Noire, créée par Marcel Duhamel au sein de la prestigieuse maison Gallimard, inscrit Lawrence Block à son catalogue en publiant Y’a qu’à se baisser, traduction française de Mona.

1966: première apparition d’Evan Michael Tanner, dans The thief who could’nt sleep (Le voleur insomniaque). Ce personnage haut en couleur est un espion polyglotte et contestataire qui ne dort plus depuis qu’un éclat d’obus a détruit la fonction sommeil de son cerveau. Il sera le héros de sept livres, à l’humour décapant.

Tout en continuant d’écrire de nouvelles histoires pour l’espion Tanner, il publie en 1967 le roman policier Deadly honeymoon (Lune rouge). Ce livre sera porté à l’écran par le réalisateur Elliott Silverstein en 1972, sous le titre Nightmare honeymoon.

En 1974 il signe sous le pseudonyme de Chip Harrison, un polar humoristique intitulé Make out with murder (Meurtres à l’amiable). Le héros, lui-même nommé Chip Harrison, est l’assistant d’un détective qui reste cloîtré chez lui. 1975: suite des aventures de Chip Harrison, avec The topless tulip caper (L’aquarium aux sirènes).

1976: The sins of the fathers (Les péchés des pères) marque les débuts d’un nouveau personnage récurrent : le détective privé new-yorkais Matthew Scudder. Les aventures glauques et les cas de conscience de cet ex-policier divorcé et alcoolique vont faire les délices des amateurs de polars. Lawrence Block devient un collaborateur régulier du magazine Writers digest.

1977: jamais à court d’idées et toujours désireux de varier les plaisirs, Lawrence Block crée un nouveau personnage : Bernard Grimes Rhodenbarr, surnommé Bernie. Libraire de métier, ce cambrioleur au grand cœur, mais pas toujours efficace, se voit entraîner dans des aventures rocambolesques.

1982: Eight million ways to die (Huit millions de morts en sursis), nouvelle enquête de Matthew Scudder, remporte le Shamus award (prix annuel décerné par les membres du Private eye writers of America pour récompenser la meilleure histoire de détective privé).

1985: le recueil de nouvelles Des fois ça mord reçoit le Trophée 813, prix français qui récompense les meilleures œuvres policières.

1987: Whoopi Goldberg interprète le rôle du libraire-cambrioleur Bernie Rhodenbarr dans le film Burglar (La pie voleuse), adapté du roman Le monte-en-l'air dans le placard.

1991: A dance at the slaughterhouse (Une danse aux abattoirs) conduit le détective Matthew Scudder à traquer un couple amateur de "snuff movies". Le livre est couronné par l’Edgar Allan Poe award du meilleur roman policier, décerné par les Mystery writers of America.

1992: adaptation cinématographique de Eight million ways to die (le titre français devient alors Huit millions de façons de mourir) par le réalisateur Hal Ashby, avec Jeff Bridges dans le rôle de Matthew Scudder. Le scénario est signé Oliver Stone et David Lee Henry.

Il remporte un deuxième Shamus award avec le roman The devil knows you’re dead (Le diable t’attend) en 1993.

2000: les éditions du Seuil publient Les péchés des pères, traduction française de la première aventure de Matthew Scudder, parue vingt-quatre ans auparavant aux Etats-Unis.

Parution du roman Les lettres mauves, aux éditions du Seuil le 24 août 2001. Dans cette neuvième enquête, Bernie Rhodenbarr se voit chargé de mettre la main sur les lettres d’un romancier culte.

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samedi, septembre 03, 2005

Anges & démons de Dan Brown

Fiche:
Titre: Anges & démons
Auteur: Dan Brown
Catégorie: Roman et fiction
Editeur: JC Lattès
Nombre de pages: 569 pages
ISBN: 2-7096-2579-2




Un savant suisse du CERN, a été assassiné. Celui-ci aurait mis au point une bombe d'antimatière. Ses ravisseurs s'en servent comme instrument de chantage pour faire sauter le Vatican, alors que les cardinaux se sont réunis en plein conclave.

Robert Langdon est appelé à la rescousse à l'autre extrémité de la planète. Il est emmené au CERN à Genève.

On est en pleine science fiction: un avion expérimental, le X33 qui vole à Match 15, une 607 roulant à Genève à 170 km/h ! Un remake du film Taxi ? Ensuite un citoyen américain qui débarque sur le territoire de la Confédération helvétique sans aucun passeport. Pour ce dernier point je trouve que Dan Brown dépasse les bornes: qu'en pensent donc nos autorités helvétiques ? Cela dénote la mentalité des américains qui se croient supérieurs par rapport au reste du monde !

Puis un directeur du CERN disposant d'un colossal budget financier. C'est dans ce gigantesque labo que Langdon prétend trouver la réponse aux questions spirituelles. De quoi faire dresser les cheveux des habitants du Vatican qui joue dans ce récit le rôle de la victime.

A ceci s'ajoutent d'autres ingrédients chers à Dan Brown:
- Une ancienne confrérie avec son complot contre le Vatican: les Illuminati. Décidément Dan Brown ne peut exister sans société secrète. Il parait aussi, dans ce roman, que Bill Clinton est bénéficiaire d'une bourse d'une Fondation créée par les Illuminati
- La symbiologie et les ambigrammes utilisés pour les jeux de pistes interminables
- Les secrets des caves du Vatican.

Vers le milieu du livre le suspens commence à tenir le lecteur en halène avec le jeu de piste effaré à travers Rome. Au fur et à mesure qu'on avance dans la recherche de l'instrument de la mort, le récit devient de plus en plus palpitant.

La fin surtout est surprenante. De surprise en surprise. On croyait connaître l'auteur du crime. Mais non, ce n'est pas ce que vous pensiez. L'auteur nous lève alors un autre voile du mystère, et ce n'est pas fini. Encore un autre mystère, et un autre …

Contrairement à ce que la 4ème de couverture nous fait croire (cette nouvelle enquête de Robert Langdon), "Anges & démons" a paru en 2000 dans sa version originale anglaise, bien avant "Da Vinci code".


Ma notation: 6/10


Cherchez l'intru:
Plutôt que d'entrer dans une polémique qui ne peut que faire de la publicité pour l'auteur du thriller "Anges & démons" le CERN a répondu subtilement en publiant une sorte de démenti (avec formules et preuves à l'appui !) sur
son site (cliquer ici)

Démenti sur tout: l'existence de l'avion expérimental X33 mais aussi sur la fausse thèse de l'antimatière et de sa technologie, et même sur les Illuminati, ainsi que sur pleins d'autres détails insignifiants dans le livre que l'auteur, dans son délire littéraire, a semé par ci par là. . Pour conclure que "l’œuvre de Brown avait des relents nauséeux" (citation).

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